Octobre, bien avancé déjà. Aux marronniers ne restent que des feuilles brunes et racornies qui heurtent le sol avec un bruit sec.Il a plu tout l'apres-midi, une pluie déjà dense, faite de grosses gouttes qui crépitaient sur le velux, qui occupaient tout l'espace des retroviseurs extérieurs. Une pluie de gouttes qui ne sechent pas seules.
dans son grand pot de terre, l'érable nain porte encore des feuilles vertes ourlées de brun. Cet escargot fixé à l'une d'entre elles, tombera-t-il avec ?
tournant
dans la toile de l'araignée
la feuille morte
Et puis, soudain, une accalmie, les gros nuages sombres, moutons et enclumes, chassés d'un coup par le vent laissent apparaitre dans le ciel bleu quelques rares nuages blancs effilés, comme des dragons traversant dans la lumière du jour qui décline. Des nuages que les traces blanches des avions semblent recoudre...
Et tout là-haut, deux formations d'oiseaux migrateurs partant vers l'ouest, deux v aux branches inegales s'éloignant peu à peu. Le ciel soudain si clair, presque blanc, et le bruit des reacteurs de l'avion gris, là haut, à nouveau, si proche. Dans l'air déjà frais, l'odeur du bois brûlé.
La maison d'a coté, son jardin que l'automne dépouille petit à petit de fleurs et de couleurs, et dans l'allée, un panier de buches oubliées. Ah, un feu de cheminée...
premiere flambée
au panier dehors la buche
a l'air d'un chien
Après la pluie, les statues du square ont l'air plus vives. Leurs vetements de pierre mouillés, les reflets brillants sur leurs joues humides...Aux voitures qui passent, déjà les phares sont allumés
Les cloches de l'église sonnent à toute volée, remplissant l'air du soir d'échos et pour un temps, on se croirait à la mer, Jusqu'à sentir, plus forte que celle des cheminées et du fuel, l'odeur de la mousse detrempée qui recouvre déjà les arbres.
Et la nuit froide d'octobre qui approche