C'est un motif connu, une suite qui se déploie, de loin en loin, vers le moins dense, l'obscur, le vide
écrit en ombres sur les cables noircis par la graisse le long des piédroits grumeleux creusé dans la crasse
le long des arêtes autrefois vives les lames brillantes les murs neufs l'écorce fraîche
taillé en marches dans la glace le long du lit déserté des torrents de montagne
des cendres tombent, une rise de vent les emporte avant même qu'elles ne touchent terre, ou mer, c'est selon
le chaton désséché, émietté entre les doigts, des grains de bouleau s'en vont flottant dans l'air
comme une foule qui avancerait en désordre et pourtant
pourtant les feuilles progressent chaque jour à l'assaut de leurs branches
dans les rayons du soleil dansent des points de poussière ou d'or, c'est selon
c'est une ritournelle une scie
le nom murmuré des fleurs les feuilles qui brillent les insectes qui sortent
et le vent qui pousse les traces des disparus ressort leurs os au soleil
et dessine en arabesques folles dans la poussière qui s'envole dans la lumière
les noms des enfants à naître