Je l'ai trouvée un jour dans la lumière
Dans les îles grecques à Pâques, à l'heure de midi, où les murs m'éblouissaient à tomber, j'ai reposé mes yeux sur des coupoles, des volets, fixant les chatons dans les yeux, me grisant de sa douceur, de sa légèreté,
J'ai fixé le soleil très fort, pour voir son empreinte brûlante la dessiner derrière mes paupières sur fond de feu, comme une tâche obsédante, floue, tâchant en vain de la fixer
Je la croyais perdue en mer, je l'ai retrouvée au retour, le geai sur le manche de ma pelle ébouriffait son manteau, les hortensias éclataient comme des bombes claires et touffues même les ardoises brillaient
Le ciel de printemps défilait, les nuages glissaient sur les flaques de la dernière averse, à l'horizon elle s'étirait entre les nuées
L'été nous ne nous sommes plus quittés. Elle coulait au droit des murs, au pied des cascades, tapissait le fond des piscines, remplissant le ciel entier, et le soleil et les nuages avaient l'air de pièces de papier et de coton collées
Puis les jours se sont raccourcis, les marronniers ont lentement enfilé passé leur costume de papier fripé, les pies et les merles volaient de plus en plus bas, même le matin le ciel était pâle, si pâle que la pleine lune, la deuxième du mois, semblait glisser
Elle semble attendre, de temps en temps, une éclaircie me la ramène.
C'est si bon ce parfum d'été.